Cercle de silence de Versailles – Dixième anniversaire, 8 octobre 2008 – 11 octobre 2018
Le cercle se tient depuis dix ans pour demander le respect de la dignité des personnes sans papiers (migrants, réfugiés, etc.).
Il réunit des personnes qui partagent un même souci d’humanité et qui sont en accord avec les termes de la charte. Certaines d’entre elles, dans divers ONG ou groupements, œuvrent à répondre concrètement aux appels de nos frères en humanité.
Le cercle de silence est une manifestation non-violente.
S’il a été initié par des franciscains, des protestants et le Réseau Éducation Sans Frontières (RESF), rejoints par d’autres personnes appartenant à diverses ONG, il n’est ni politique, ni confessionnel.
L’action principale du cercle de silence est de produire des informations, que l’on retrouve sur son site web, et dans sa lettre mensuelle. Il suffit de donner son courriel pour la recevoir. Plus de 500 personnes sont ainsi informées mensuellement.
Pour quoi un cercle ? Parce qu’aucune hiérarchique n’existe entre les participants : tous sont à la même distance du centre du cercle, au même niveau. Il donne l’image de la fraternité, de l’unité dans la diversité des ressentis.
Au centre du cercle se trouve une lanterne qui représente le migrant, dans sa solitude (représentée par la zone qui s’étend entre la lanterne et les participants au cercle), dans sa fragilité (imagée par la flamme qui bouge ou s’éteint avec le vent), mais cette flamme est contenue dans la lanterne (comme le migrant peut être mis dans un centre de rétention administratif).
Pourquoi le silence ? Il permet un retour à la conscience personnelle selon des modalités propres à chacun. Quelles sont mes responsabilités ? Mon attitude vis-à-vis des migrants ? Au milieu d’une ville bruyante, il interroge la conscience collective. Quelle est-elle vis-à-vis des sans-papiers ? Le silence permet de reprendre souffle. Ce silence permet la réunion d’une grande diversité de personnes, de pensées, d’attitudes qui ont un point commun : les articles de la charte.
Face à une injustice qui dure, le cercle de silence pose question :
– Que signifie ce silence de ces femmes et de ces hommes assemblés au milieu du bruit ?
– Est-ce comme en musique : ce qui permet de reprendre son souffle ?
C’est le silence des personnes enfermées dans les centres de rétention administratives.
Celui d’une femme ou d’un homme, d’un enfant,
qui a quitté son lieu de naissance, avec regret et avec espoir,
qui a quitté ceux qu’il aimait.
qui espère trouver un ailleurs, une escale ;
qui n’a plus voix au chapitre
qui n’a plus le droit de faire entendre sa voix,
Pourquoi Versailles ? Parce qu’on y trouve la préfecture, les tribunaux et qu’on est assez proche de Plaisir où se situe le Centre de rétention administrative.
Ces dizaines de milliers de personnes qui, dans toute la France, font cercle de silence tous les mois depuis dix ans et plus, ont très peu d’importance,
Être humilié, cela a-t-il de l’importance ?
Perdre sa dignité, cela a-t-il de l’importance ?
Vouloir sauver sa vie, cela a-t-il de l’importance ?
Détruire des vies et des familles, cela a-t-il de l’importance ?
Vivre des valeurs universelles, cela a-t-il de l’importance ?
Cette petite flamme a-t-elle une importance ?
Michel Girard – Fraternités Franciscaines Séculières des Yvelines
Image: Site du cercle de silence de Versailles, https://sites.google.com/site/cercledesilenceversailles/