Titre
Je crois en l’hommeSous titre
« Les religions font partie de la solution, pas du problème »Auteur
Cardinal Jean-Louis TauranType
livreEditeur
Bayard, 2016Nombre de pages
341Prix
18,90 €Date de publication
24 décembre 2016Je crois en l’homme
Prêtre du diocèse de Bordeaux (1969), Jean-Louis Tauran a servi l’Eglise dans plusieurs nonciatures (République Dominicaine et Liban). Jean-Paul II l’a appelé à Rome en 1983. Cardinal en 2003, il préside le Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux depuis 2007. Il publie ici 42 articles sur ce dialogue indispensable avec quelques méditations personnelles. La présentation est faite par le Père Christophe Roucou, prêtre de la Mission de France, qui a conduit le Service pour les Relations avec l’Islam[1].
Disons tout de suite deux grandes qualités de ce texte. D’abord, ce grand responsable de l’Eglise catholique laisse parler son cœur et montre une grande attention aux situations humaines les plus contrastées, des gestes d’entente les plus simples, jusqu’aux violences les plus extrêmes. Le fait de ne rien éluder, ensuite, lui vient d’une large expérience du terrain en de nombreux pays, parfois en guerre. La majorité des articles se rapportent à ces rencontres.
L’ouvrage comprend quatre parties :
1 – Le dialogue entre croyants différents. Ce sont des hommes qui se parlent, essayant de se connaître. Ils sont donc amenés à préciser leur propre foi sans tomber dans un mélange anonyme. L’accord entre foi et raison est souvent rappelé afin d’éviter toute manipulation du nom de Dieu, source de déviations violentes.
2 – La deuxième partie concerne le dialogue avec l’Islam. Elle appelle à des actions en faveur de l’amour du prochain, de la paix et de l’éducation. En valorisant la religion de l’autre, s’accomplit une découverte pacifique qui exorcise la peur née souvent de l’ignorance.
3 – La troisième partie s’attache à traiter la liberté de religion. Et ce n’est pas qu’un sujet doctrinal sur lequel, pour les catholiques, le concile Vatican II s’est prononcé. L’obstacle vient souvent des habitudes de pensée, d’anciens raidissements et de traditions passées dans des législations. Or cette liberté est liée à la conscience de l’homme.
4 – En finale, sous le titre de « Méditations » sont regroupés des textes de circonstance, prononcés en Europe et en Algérie. En un sens, il y a là comme le résumé direct des articles précédents.
Le but du dialogue interreligieux est clairement défini : Dieu touche toute conscience humaine. Le dialogue s’appuie donc sur la condition de l’homme, créé par un Dieu qui rapproche ses enfants (p. 162-163).
Tous ceux qui s’intéressent aux rencontres interreligieuses qualifiées d’indispensables, trouveront profit à lire de près ce livre. Il oblige les catholiques à ouvrir leurs fenêtres et leurs portes pour écouter d’autres paroles et aller au-devant d’autres croyants, surtout s’ils vivent très près les uns des autres.
Albert Rouet
Archevêque Emérite de Poitiers
[1] Le SNRM (Service national pour les relations avec les musulmans – appelé SRI, Service pour les relations avec l’islam jusqu’en octobre 2015) est un service de l’Église catholique de France qui reçoit sa mission de la Conférence des évêques de France : http://www.relations-catholiques-musulmans.cef.fr/