Titre
Plaidoyer pour une mondialisation solidaireAuteur
René ValetteType
livreEditeur
L’Atelier, oct. 2014Nombre de pages
142 pPrix
13,50 €Date de publication
1 mai 2017Plaidoyer pour une mondialisation solidaire
Ce livre a deux qualités essentielles.
D’abord, il fournit une vue d’ensemble d’une mondialisation qui déborde largement – on l’oublie souvent – le seul terrain économique ou financier : circulation des hommes, des virus, des cultures, … Certes, chacune de ces facettes est rapidement traitée, mais rien d’essentiel n’est omis, et le lecteur comprend vite que la mondialisation mêle le meilleur et le pire. L’exploitation sauvage d’hommes cherchant à survivre va de pair avec la diffusion d’outils de communication de plus en plus performants.
C’est là, justement, que réside la deuxième qualité du livre : comment ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain ? Constatant qu’il serait « intellectuellement malhonnête, politiquement dangereux et éthiquement inacceptable » de ne pas souligner que le néolibéralisme tend à accentuer la face sombre de la mondialisation, l’auteur[1] (ancien président du CCFD-Terre solidaire) plaide pour des politiques publiques plus solidaires et compte, pour y parvenir, sur le « plaidoyer[2] », un terme par lequel il désigne l’action des grandes ONG et de leurs collectifs pour dénoncer cette face sombre et qui agissent sur le terrain pour changer les choses et humaniser la mondialisation.
Bref, un appel à l’indignation bien dans l’air du temps, mais qui tient compte de la complexité du réel.
Denis Clerc[3]
[Recension parue dans Alternatives économiques n° 341 (décembre 2014)][1] René Valette, membre du réseau Chrétiens de la Méditerranée, a été professeur et vice-recteur de l’Université catholique de Lyon et président, non seulement du CCFD-TS mais aussi de DIAL (Diffusion de l’information sur l’Amérique latine), de l’Antenne sociale de Lyon et de l’Association des amis de La Vie, l’hebdomadaire chrétien d’actualité.
[2] Pour en souligner l’importance, R. Valette consacre 3 chapitres au plaidoyer qui « est devenu le 3e engagement du CCFD-TS depuis une vingtaine d’années. Les deux premiers sont le financement de projets de développement conçus et mis en œuvre par des partenaires, et l’éducation au développement et à la solidarité » (p.95-96). L’objectif du plaidoyer est de faire pression auprès des décideurs tant au niveau national qu’international, pour peser sur les législations, les mécanismes économiques financiers, politiques… (p.104).
Quel bilan de ces actions, quels résultats en termes de solidarité ? A vrai dire, « il faut parfois et même souvent une longue période de plaidoyer avant qu’on puisse constater qu’au FMI, à la Banque mondiale, à l’OMC, dans les instances de décisions européennes ou françaises, ont été prises en considération des critiques et des suggestions élaborées par les ONG de développement (p.104). Plusieurs campagnes importantes ont obtenu des résultats non négligeables que ce soit pour l’annulation de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE) ; « sur la très lourde question des paradis fiscaux, de l’évasion fiscale et du comportement trop souvent inacceptable des firmes multinationales » ; ou suite aux revendications du grand collectif Ethique sur l’Etiquette (p.104-107).
[3] Denis Clerc, économiste, a fondé et dirigé le magazine Alternatives économiques. Aujourd’hui, il travaille sur les questions de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Il a publié notamment : Déchiffrer l’économie.-La Découverte, 2014 : http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Dechiffrer_l_economie-9782707181992.html et, récemment, avec Michel Dollé, Réduire la pauvreté, un défi à notre portée.- Les Petits matins : “Alternatives économiques”, 2016 : http://www.lespetitsmatins.fr/collections/reduire-la-pauvreteun-defi-a-notre-portee/ .
[Les notes 1, 2 et 3 sont de la rédaction de CDM.]