Titre

Israël

Sous titre

Naissance d'un État, 1896-1949

Auteur

Dominique Vidal

Type

livre

Editeur

Paris : l'Harmattan, oct.2022

Collection

Bibliothèque de l'Iremmo ; n° 45

Nombre de pages

123 p.

Prix

12 €

Date de publication

4 avril 2023

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Israël : naissance d’un État, 1896-1949

Que connaît-on de l’histoire de la naissance d’Israël ?

En 1897, Theodor Herzl fonde le mouvement sioniste. En 1917, la déclaration Balfour se déclare favorable à la création d’un “Foyer national” juif en Palestine. La Société des Nations établit un mandat britannique à partir de 1923 sur le territoire de la Palestine, mandat qui permet à Londres de garder un œil sur l’Egypte et le canal de Suez ainsi que sur les réserves pétrolières du Moyen-Orient.

L’entre-deux-guerres marquée par une très forte immigration juive (de 60.000 juifs en 1914 on passera à 500.000 en 1944) génère de nombreux conflits entre le Yichouv (la communauté juive) et les Arabes : émeutes en 1929, puis soulèvement de 1936 à 1939 au cours duquel disparaîtront la plupart des leaders palestiniens, arrêtés, déportés ou assassinés et qui manqueront cruellement, lors de la guerre de 1948-1949. Mais durant cette période, le mouvement sioniste à travers l’Agence juive pour la Palestine (créée en 1929 et présidée dès 1935 par David Ben Gourion), coopérant avec le mandataire britannique, mettra en place les structures du futur État juif et se préparera aux affrontements de l’après-guerre. Au contraire, les Arabes refuseront toute collaboration avec les autorités anglaises en adoptant une politique désastreuse de la chaise vide.

Le génocide des juifs (Shoah1) durant la seconde guerre mondiale justifiera la création de l’État d’Israël (et d’un État arabe) le 27 novembre 1947 par un vote de l’ONU à la majorité des deux tiers. Plus de 70 ans de conflits suivront… Mais dès le 15 mai 19482, la première guerre israélo-arabe commence avec son cortège d’atrocités aboutissant à un exode de près de 500 000 Palestiniens. Fuite ou expulsion ? L’école des “nouveaux historiens” israéliens (Benny Morris, Ilan Pappé, etc.), avec l’ouverture en 1978 des archives israéliennes sur cette période, montre que ce “transfert” a été mûrement réfléchi. Contrairement à la thèse officielle, il s’agit de la planification systématique, dès les années 1940, de l’expulsion des Palestiniens.

Dominique Vidal aborde une page souvent ignorée de l’histoire de la création d’Israël : le soutien décisif de l’Union soviétique. Après de prudents premiers contacts, en 1941, puis en 1943, l’URSS annonce, en mai 1945, son soutien à la “création d’un État judéo-arabe unifié” et, en cas de conflit, au “partage de la Palestine en deux États”. Elle sera la première nation à reconnaître de jure Israël. En outre, début 1948, la Tchécoslovaquie, “soutenue” par l’URSS, livre clandestinement des armes aux forces juives ; après l’indépendance un véritable pont aérien sera établi entre les deux pays. Mais quelques années plus tard la coopération soviéto-israélienne disparaîtra logiquement au profit d’une politique pro-arabe.

Le livre de Dominique Vidal3 s’adresse à un large public désireux de comprendre la genèse d’un conflit vieux de 70 ans ; d’un volume limité (123 pages) mais très concis, il ouvre de nombreuses pistes qui permettent d’approfondir des aspects méconnus d’une Histoire sans fin.

Francis Labes

1 Le terme Shoah (catastrophe, anéantissement, en hébreu) est utilisé pour la première fois en France par Claude Lanzmann pour son film sur le génocide juif, terme qui aujourd’hui remplace souvent le mot holocauste employé précédemment.

2 Fin du mandat britannique sur la Palestine.

3 De Dominique Vidal, journaliste et historien, à lire aussi : le n°119 de la revue Confluences Méditerranée, qu’il a dirigé : Israël : contradictions d’une démocratie coloniale.-L’Harmattan, mai 2022 ; ses livres : Antisionisme = antisémitisme ? : réponse à Emmanuel Macron / Dominique Vidal.- Libertalia, 2018 et Un autre Israël est possible : Vingt porteurs d’alternatives / Michel Warschawski et Dominique Vidal.- Les Editions de l’Atelier, 2012 (Note de la rédaction)

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