Titre

Jocelyne Khoueiry l’indomptable

Auteur

Nathalie Duplan et Valérie Raulin

Type

livre

Editeur

Le Passeur, 5 mars 2015

Nombre de pages

260 p.

Prix

19,90 €

Date de publication

16 juillet 2015

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Jocelyne Khoueiry l’indomptable

Nathalie Duplan et Valérie Raulin re-publient, aux éditions Le Passeur, leur livre paru en 2005, aux Presses de la Renaissance, sous le titre Le Cèdre et la Croix. Elles en donnent une nouvelle version, augmentée d’un chapitre et remettent ainsi en perspective les évènements de ces dix dernières années, qui ont marqué le Liban et le Proche-Orient.

Le grand mérite des deux journalistes est d’initier les lecteurs néophytes – à travers la vie de Jocelyne Khoueiry, une jeune femme libanaise hors du commun – à une meilleure compréhension de l’histoire de ce pays et de cette région compliquée et en guerres perpétuelles. Ecrit dans un langage simple et direct, ce livre est un outil pédagogique utile pour ceux qui veulent aller plus loin dans l’étude de cette partie du monde arabe, berceau des trois religions monothéistes.

Maronite, la confession chrétienne majoritaire au Liban, Jocelyne Khoueiry n’a pas 20 ans lorsque la guerre civile éclate au Liban, le 13 avril 1975. Ce conflit qui oppose les chrétiens maronites aux forces palestiniennes qui veulent créer un Etat palestinien dans l’Etat libanais, durera jusqu’en 1990. Quinze ans d’horreurs de la part des occupations étrangères, syrienne et israélienne, et des milices confessionnelles libanaises non seulement chrétiennes mais aussi druzes, chiites ou sunnites : chaque groupe, chaque clan, chaque confession tue au nom de sa raison, au nom de sa vérité, au nom de son Dieu ou de son Livre sacré.  Finalement, 250.000 victimes, civiles pour beaucoup, et des milliers de déplacés, dont certains n’ont jamais pu revenir dans leurs villages d’origine.

Contrairement à l’image de la femme arabe libanaise, épouse et mère au foyer avant-tout, Jocelyne prend les armes. Au sein des Kataëb, une milice chrétienne identitaire créée et dirigée par la famille Gemayel, elle s’impose comme une guerrière redoutable, et devient une légende de la résistance chrétienne, à la tête d’un commando de femmes qu’elle a elle-même formées.

Mais Jocelyne la combattante reste aussi une femme de foi. La réflexion, ses études universitaires qu’elle n’a jamais abandonnées malgré la guerre, la lecture de l’Évangile et la prière, l’amènent peu à peu à quitter le treillis et la kalachnikov.

Dans la dernière partie du livre, les auteurs nous font découvrir une autre femme. Une Jocelyne aux cheveux blancs, aux doux visage, qui, à la tête du Centre Jean-Paul II qu’elle a fondé en juillet 2000, se bat pour un Liban multiple, où les dix-huit communautés, chrétiennes et musulmanes, qui composent le pays, construiront ensemble une citoyenneté commune, son nouveau défi.

Jocelyne Khoueiry a eu le courage de revisiter l’histoire de son pays, en tirant les leçons de ses errements, pour faire la paix en elle, et en finir avec les sectarismes qui ravagent encore son pays. Un exemple à méditer pour beaucoup.

Luc Balbont