Additionnées, l’injustice et la haine menacent, une nouvelle fois, la paix du monde

Il est des jours où l’humanité que nous formons ensemble prend soudain conscience de ses fragilités, de ses silences coupables face aux risques de guerre, de ses divisions mortelles, voire des humiliations imposées par l’un de ses peuples à un autre. Sans oublier, bien sûr, le piétinement volontaire du droit international qu’elle s’est donné pour vivre. Et que sais-je encore…

C’est, sans conteste possible, l’un de ces jours, dramatique et inquiétant, que notre humanité vient de vivre ce mardi 15 mai en Israël/Palestine. L’histoire retiendra que, ce jour-là, la haine des mots, et celle des armes, ont fait alliance pour tuer des frères et sœurs en humanité dont le seul péché était de réclamer justice en faisant valoir leur droit au retour sur leurs terres !

Mais la lucidité nous oblige à constater qu’il y a plus grave encore. Présenter une telle tuerie et, en même temps, l’installation à Jérusalem, à l’encontre des accords internationaux, de l’ambassade des États-Unis, comme l’ont fait, le même jour, le président américain et le Premier ministre israélien n’est ni plus ni moins qu’une menace de plus pour la paix du monde.

Conscient qu’il ne servait à rien de s’adresser à ces deux ennemis de la paix qui ne cessent de mépriser le droit international, le président de la République a eu raison de dire la solidarité de la France au président de l’Autorité palestinienne et au roi de Jordanie, représentants de ce peuple humilié depuis des décennies et inlassables chercheurs de paix. C’est aussi à nos frères et sœurs de Palestine que nous tous, responsables, membres actifs et amis fidèles de Chrétiens de la Méditerranée, le réseau citoyen des acteurs de paix, redisons notre affection et apportons notre soutien.

Ce qui vient de se passer à Jérusalem et à Gaza est une raison impérative pour tous, responsables politiques et culturels, médias écrits et audiovisuels, humanistes et croyants, de donner, dès aujourd’hui, priorité à la construction d’une paix durable, via la justice, le respect mutuel et le dialogue. Il y a urgence. Notre réseau continuera à s’y employer dans les mois à venir. À tous ses membres et ses amis de s’y employer avec nous.

 

Jean-Claude Petit
Président de Chrétiens de la Méditerranée