Le CCFD-Terre Solidaire (Comité Catholique contre la faim et pour le Développement), dont Chrétiens de la Méditerranée est partenaire, lance une campagne dont nous relayons le manifeste et le document d’information appelant à l’engagement.
Dire non aux abus des multinationales
Ce modèle économique, dominé par des multinationales du Nord, exploite les ressources naturelles des pays du Sud au prix de graves atteintes aux droits humains et à l’environnement. Les populations locales, souvent exclues des décisions qui impactent leur avenir, voient leurs droits bafoués.
Pourtant, elles ont le droit de dire NON !
Grâce aux luttes menées par la société civile, des victoires importantes ont été obtenues, comme la loi sur le devoir de vigilance au niveau français et européen. Mais trop peu de multinationales sont encore tenues responsables de leurs actes.
Il est temps de dire NON à ce modèle économique destructeur. Rejoignez la campagne du CCFD-Terre Solidaire pour défendre le droit des populations à décider de leur avenir, protéger leurs territoires et construire un monde plus juste et durable, en signant le manifeste ci-dessous.
Le dossier “Industries extractives, terrain miné pour l’environnement et les droits humains”
Quelques extraits significatifs
Pour satisfaire les besoins des pays les plus riches, les multinationales extractives exploitent à grande échelle les territoires et les ressources naturelles des pays du Sud, souvent au détriment des droits humains et de l’environnement.
Malgré l’existence de normes, terres, forêts et rivières sont dévastées, tandis que les populations locales sont largement exclues des décisions impactant leur avenir. Les peuples autochtones et communautés paysannes sont les premières victimes de ce modèle de développement. Leurs modes de vie et leur prise en compte sont fréquemment ignorés au profit des intérêts des multinationales.
Le consentement des populations concernées est un droit trop souvent bafoué, l’impunité est de règle pour ces grandes entreprises.
Voir le décryptage de Clara Alibert, chargée de plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire :
55 % des émissions de GES sont causées par l’extraction et la transformation des ressources (2024).
1/4 des assassinats de défenseurs de l’environnement sont liés à l’exploitation des ressources (2023).
De la nature à nos besoins quotidiens
Quelles sont les formes d’extraction
L’extractivisme, souvent associée à l’exploitation des minerais et des combustibles fossiles, englobe également l’exploitation des forêts, des sols pour les monocultures, de l’eau pour les mégabarrages hydroélectriques, ainsi que des ressources agricoles et halieutiques.
Les minerais
La plupart des minerais sont extraits dans des mines à ciel ouvert ou en souterrain par le creusement de galeries. Après extraction, le minerai est traité pour le séparer de la roche, ce qui implique des étapes comme le broyage, le concassage, le lavage et l’utilisation de produits chimiques. Leur extraction peut entraîner des conséquences environnementales irréversibles, telles que la contamination de l’eau et des sols, ainsi que la production de déchets toxiques.
Les terres rares
Les terres rares regroupent 17 éléments chimiques aux propriétés magnétiques, optiques et électroniques essentielles pour des secteurs comme les éoliennes, les panneaux solaires et les technologies numériques.
Bien qu’elles soient appelées “rares”, ces terres rares sont en réalité abondantes dans la croûte terrestre, mais à des concentrations très faibles. Leur extraction nécessite un processus complexe, en plusieurs étapes, polluant, coûteux, générant d’importants déchets toxiques.
Les hydrocarbures
Le pétrole est une source d’énergie cruciale utilisée pour produire des carburants, des lubrifiants et des matières premières pour l’industrie chimique. Il est également utilisé pour la production de produits pharmaceutiques, de plastique et autres matériaux de notre quotidien.
Le gaz naturel, dont les plus grandes réserves se trouvent en Russie, en Iran, au Qatar, au Venezuela et au Mozambique, est principalement importé par la Chine, le Japon et l’Allemagne. Il est notamment utilisé comme source de chauffage et d’énergie. Proche du pétrole, le gaz naturel suit des procédés similaires pour son extraction.
L’eau et le vent
Les méga-barrages hydroélectriques, qui peuvent s’élever à plus de 100 mètres et produire plusieurs milliers de mégawatts, bloquent le cours des rivières pour créer d’immenses réservoirs d’eau, ensuite libérée pour faire tourner des turbines et produire de l’électricité. Cependant, leur construction affecte les écosystèmes locaux, diminuant la biodiversité et perturbant les processus naturels de dépôt de sédiments, ce qui affecte les terres agricoles en aval.
Les parcs éoliens convertissent l’énergie cinétique du vent en électricité grâce à des turbines équipées de grandes pales. Les éoliennes sont installées sur terre ou en mer (où les vents sont généralement plus puissants). L’électricité produite est ensuite envoyée au réseau électrique pour être distribuée. (…) L’installation de grands parcs éoliens peut nuire aux oiseaux et autres espèces, et nécessite la déforestation ou la modification de terres agricoles.
La faune et la flore
La pêche industrielle consiste à exploiter de manière intensive les ressources marines. Comme l’extractivisme dans d’autres secteurs, la pêche intensive vise à maximiser les profits à court terme en utilisant des techniques destructives, comme le chalutage de fond.
L’agrobusiness consiste à exploiter de manière intensive des terres agricoles pour maximiser la production de monocultures comme le soja, l’huile de palme, le maïs etc. Ces matières premières agricoles destinées à l’exportation sont souvent produites au détriment de l’environnement et des populations locales.
Don ponctuel
Texte et images CCFD-Terre Solidaire