Un article de François Tcherkessof publié le 25 octobre 2011 sur le site du Secours Catholique Caritas-France.
Caritas Turquie aide les rescapés du tremblement de terre de Van à se protéger du froid. Elle a envoyé une équipe sur place pour évaluer les besoins dans les villages rasés par le séisme du 23 octobre.
Caritas Turquie a organisé, dès mardi 25 octobre, l’envoi de sacs de couchage, mais aussi de sacs mortuaires, dans la région du lac de Van, dans l’est de la Turquie, dévastée par le tremblement de terre survenu dimanche 23 octobre.
Les deux villes les plus touchées sont Van, 400 000 habitants, au sud-est du lac et Ercis, 100 000 habitants, au nord. Des centaines de maisons, des dizaines d’immeubles résidentiels se sont écroulés, enfermant leurs habitants sous les décombres. Le dernier bilan officiel provisoire de ce séisme de magnitude 7,2 recense, mardi 25 octobre, 366 morts et 1 300 blessés. Mais il pourrait s’alourdir dans les prochains jours.
Les secouristes envoyés en masse par les autorités turques continuaient mardi de fouiller les décombres, dont ils extrayaient surtout des corps, mais aussi des survivants comme cette femme enceinte et ses deux enfants, ainsi qu’une grand-mère. Les trois personnes ont été tirées des ruines d’un bâtiment public à Ercis, la ville la plus durement frappée.
Manteaux et chaussettes d’enfants
Caritas Turquie dépêche mardi deux de ses membres dans la zone sinistrée pour une évaluation des besoins. Les deux humanitaires ont emporté avec eux des manteaux, des chaussettes d’enfants, des couvertures et des bâches plastiques pour 250 à 300 personnes. Cela afin de répondre aux besoins immédiats des victimes qui passent la nuit dehors ou dans leur voiture, alors que le froid se fait de plus en plus vif.
Caritas va concentrer ses efforts sur les villages, dont un grand nombre ont subi des dommages considérables. Les plus touchés se trouvent près de l’épicentre, situé à grande profondeur sous le bourg de Tabanl (Susurat), 30 km au nord de Van.
Priorité aux villages
De nombreux villages sont totalement rasés, avec d’énormes pertes humaines et de produits agricoles, rapporte la Caritas. « Les localités sont souvent négligées par les secours officiels, c’est pourquoi nous en faisons notre priorité », explique une responsable de Caritas Turquie.
À Ercis, de nombreux survivants se plaignent de manquer de tout, en particulier de couvertures et de n’avoir reçu que du pain et de l’eau. La mairie dominée par le Parti de la justice et du développement (AKP, mouvance islamiste) favoriserait ses électeurs et les tribus conservatrices des villages alentour.
Turcs solidaires
Dans un élan de solidarité, de nombreux Turcs se sont cependant mobilisés pour venir en aide à leurs concitoyens kurdes, alors même que l’armée poursuit une vaste offensive contre les rebelles kurdes qui ont tué 24 soldats la semaine dernière, attisant les divisions ethniques.
Dans les deux grandes villes de la région, des familles en deuil ont commencé à enterrer leurs proches et d’autres continuent de veiller auprès des amas de ruines. Elles espèrent que les équipes de secours retrouveront des survivants.
(Avec AFP)