Nous présentons ici l’introduction à un livre d’Emmanuel Lévyne, qui vient d’être réédité, Judaïsme contre sionisme, Editions de l’échelle du temple, coll. Judaïsmes, septembre 2022 (première édition : 1969). Il vient expliciter l’opposition frontale qui existe entre une tradition juive tri-millénaire et le mouvement sioniste né au 19ème siècle. C’est une réflexion qui prend la situation actuelle à un niveau bien plus élevé que la communication de guerre. Cette distinction est justement bafouée par l’actuel gouvernement israélien.
Laurent Baudoin, du Groupe d’Amitié Islamo-chrétienne, en a sélectionné des extraits nombreux et significatifs. Nous reproduisons ici l’introduction de son travail avec son aimable autorisation.
Ci-dessous également des nouvelles de notre ami Ziad Medoukh, universitaire enseignant le Français à Gaza, militant non-violent et poète, aujourd’hui affronté à une violence sans nom.
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Extraits (choisis par Laurent Baudoin)
1. Introduction par Daniel Lévyne :
p. 9 : C’est lors de l’aventure “pitoyable” de l’Exodus en 1947, qu’Emmanuel Lévyne prend conscience de “la nocivité du sionisme politique pour les Juifs.”
p. 11 : Emmanuel Lévyne fut un précurseur “de ces organisations juives contemporaines – comme l’Union juive française pour la paix (UJFP) ici, Jewish Voice for Peace (JVP) aux Etats-Unis –qui contestent radicalement le sionisme politique en s’appuyant sur des valeurs juives.”
Ce besoin de distinguer entre l’apartheid israélien et le judaïsme est plus que jamais d’actualité, quand Emmanuel Macron continue de confondre antisionisme et antisémitisme.
2. Préface de la seconde édition par le rabbin Gabriel Hagaï :
p. 13 : “Déconstruire l’amalgame toxique entre sionisme et judaïsme est une tâche importante.”
“Il est essentiel de bien distinguer entre le sionisme traditionnel dans sa compréhension religieuse et sa récupération politique séculière et nationaliste qui a entraîné la création de l’Etat d’Israël. Le premier est inhérent au judaïsme, alors que le second est une catastrophe – étant par définition un mouvement raciste, exclusiviste et hégémoniste, de facto faiseur d’apartheid.”
p. 14 : “Alors que ce mouvement [le sionisme] est athée et nationaliste, il a cherché à s’établir dans la conscience populaire juive comme une alternative légitime à la tradition en recyclant son vocabulaire le plus sacré. Et il a (presque) réussi.”
p.15 : “Ces deux noms (Israël et Sion) sont bien trop nobles et prestigieux pour que des mouvements politiques séculiers les utilisent, fussent-ils juifs. [C’est] une usurpation de notre identité”.
“La paix ne se fera pas au détriment des Israéliens et au bénéfice des Palestiniens, ou réciproquement, mais au bénéfice des deux, ensemble.”
p.18-19 : “Comme nombre de rabbins ainsi que de juifs honnêtes de par le monde, je dénoncerai toujours cette arnaque – la plus grande du XXe siècle selon moi – qu’est le sionisme politique, ainsi que la pollution idéologique qu’il a introduite dans notre judaïsme.”
Gabriel Hagaï décrit le sionisme comme “le cancer du Moyen-Orient”.
3. Exergue :
p. 21 : “Les Juifs ne possédèrent d’Etat en propre que pendant une période relativement courte. Graduellement la nation s’émancipa de l’Etat et du territoire… Le peuple, sans posséder ni Etat ni territoire, au temps de Moïse, était alors tellement plus heureux.” (S. W. Baron, historien juif américain à l’Université Columbia, Histoire d’Israël, 1957).
Voir ici l’ensemble du travail de Laurent Baudoin.
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Nouvelles de Gaza – Ziad Medoukh
C’est également Laurent Baudoin qui est en relation régulière depuis des années avec Ziad Medoukh, cet universitaire enseignant le Français à Gaza, qui tient à tisser des liens entre ses étudiants et divers milieux français. I nous dit : “Il est vivant et s’exprime par une vidéo enregistrée ce dimanche 30 octobre 2023”. Voir cette vidéo :
