Les Actes du colloque « Le déni de Palestine 1917 – 2017 » organisé au Sénat, le 9 décembre dernier, par le par le Comité de vigilance pour une paix réelle au Proche-Orient (CVPR PO) viennent d’être publiés. « Sa lecture peut nous éclairer sur les difficultés auxquelles se heurte, notamment en France, l’action militante pour la reconnaissance des droits du peuple palestinien, souligne Henri Folliet, l’un de ses auteurs. Pour mieux comprendre comment le déni de la Palestine fonctionne aujourd’hui en France, ses objectifs, ses techniques, les ressorts de son efficacité, il n’est pas inutile d’analyser comment le déni fonctionne en Israël, comment il est, dans ce pays, l’aboutissement d’un long processus dont les origines renvoient… à notre propre histoire. En Israël, le déni de la Palestine est avant tout une arme de guerre. Le projet de colonisation de la Palestine adopté, en 1897, par le premier Congrès sioniste mondial, s’appuie d’emblée sur le déni de l’existence d’un peuple palestinien : « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». C’est ainsi que ce déni a constamment justifié l’action de l’État d’Israël : les Palestiniens n’ont jamais existé et n’existent pas en tant que peuple, encore moins en tant que nation et n’ont donc pas vocation à constituer un État. Ce système de penser, le premier Congrès sioniste en avait trouvé le modèle dans l’environnement idéologique de l’époque. En cette fin du 19e siècle, cette forme de négationnisme est le prêt-à-penser des grandes puissances occidentales pour justifier la colonisation de peuplement et les traitements infligés aux populations colonisées : aux États-Unis on glorifie la « conquête de l’Ouest », en France la « mission civilisatrice » accomplie dans ses colonies africaines. Alors qu’antisémite est à juste titre devenu un qualificatif infâmant, pourquoi « colonialiste » n’est-il pas un mot qui stigmatise, au point qu’on peut sans risque se revendiquer tel ? »
Auteurs des Actes du colloque « Le déni de Palestine 1917 – 2017 » : Maurice Buttin • Dominique Vidal • Ludovic Mergen • Nada Awad • Wadad Kochen-Zebub • Thomas Vescovi • Nurit Peled-Elhanan • Djamal Zahalka • Khaled Bichara • Bernard Ravenel • Pierre Stambul • Henri Folliet.
Pour commander les Actes du colloque « Le déni de Palestine. 1917 – 2017 », 175 pages, adresser un chèque de 10 € (frais d’envoi compris) à : Secrétariat du CVPR PO – c/o Me Maurice Buttin – 54 rue des Entrepreneurs – 75015 Paris.
Agenda : le CVPR PO organise une rencontre-débat avec le Dr Christophe Oberlin, de retour de Gaza, sur le thème “Marche en retour, et après ? Conséquences en Israël-Palestine”, vendredi 15 juin 2018, de 19h 30 à 21 h 30 (accueil à partie de 19 h) à la Maison Fraternelle , 37 rue Tournefort 75005 – Métro : Place Monge ou Censier-Daubenton. Entrée libre et gratuite (participation aux frais souhaitée).
Le CVPR PO est membre de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS). L’AFPS a notamment appelé, en février dernier, les acteurs du débat public, médiatique et politique à défendre six principes, au-delà des « points de vue divers sur la question israélo-palestinienne » :
- le droit de s’exprimer ;
- la condamnation du racisme sous toutes ses formes ;
- le refus des amalgames ;
- la résistance aux pressions et aux intimidations ;
- la défense des moyens pacifiques d’agir ;
- le développement d’un débat libre et démocratique.