Le XXIe siècle du christianisme

Cet ouvrage, piloté par la Fondation pour l’innovation politique, regroupe dix articles sur la situation actuelle du christianisme en Europe, principalement en France, dont deux articles de Jean-François Colosimo¹ sur l’orthodoxie. La visée de l’analyse est clairement européenne. On peut signaler deux articles très éclairants : sur la liberté religieuse², un des derniers textes d’Henri Madelin³ et sur la laïcité et l’État en France, par Thierry Rambaud⁴.

Pour l’essentiel, l’analyse historique et sociologique reprend ce qu’on note un peu partout : déclin des institutions religieuses, raidissement de la partie pratiquante de leurs membres face au libéralisme moral de l’individualisme croissant, et une certaine attente de spiritualité pour donner du sens à la vie. Les exposés résument clairement un déclin dont on n’ose dire le nom et l’issue. Les faits – du moins certains – sont là. Si le christianisme a participé à la construction de l’Europe, qu’a-t-il à dire sur son avancée ? L’ouvrage se montre hésitant et rapide.

Il souffre, me semble-t-il, de trois limites.

Écrit par des universitaires qui s’adressent à des universitaires, il tient plus compte des statistiques que des expressions artistiques et culturelles. Ensuite, on ne peut assimiler une perte de rayonnement extérieur d’un groupe de croyants, à sa vitalité interne dans la symbolique, la liturgie et l’action sociale. Les deux peuvent être concomitants. Enfin, sont omises les recherches, les expériences et les orientations d’équipes, de collectifs pleins d’espérance.

Pour l’Église aussi, l’histoire avance par ses marges.

Albert Rouet⁵

Notes de la rédaction