En ce temps très difficile vécu au Moyen Orient en général et en Palestine en particulier, nous souffrons avec nos enfants de Gaza et leurs parents qui sont privés de liberté, de sécurité et de dignité. Ils ne dorment pas à cause des bombardements continus au-dessus de leurs maisons, de leurs quartiers et des institutions, Depuis des années ils demandent leur liberté et le respect de leur dignité, de leur sécurité. Ils sont assoiffés d’un futur meilleur et d’une vie calme et joyeuse. J’entends les cris de ces enfants : « Nous voulons vivre notre enfance. Libérez-nous, sauvez-nous. Nous voulons jouer, étudier et vivre ».
En même temps la peur est entrée dans le cœur des enfants israéliens. Ils sont eux-mêmes privés de sommeil à cause des sirènes d’alerte annonçant les roquettes qui risquent de tomber sur leurs maisons et leurs quartiers. Ils crient aussi à leurs dirigeants, avec les enfants de Gaza : « Libérez-nous de votre haine, de votre acharnement, de votre guerre et de votre occupation. Donnez-nous notre liberté de nous amuser, d’étudier et de vivre ».
Nous supplions le gouvernement israélien, gens de puissance et de pouvoir, de mettre fin immédiatement à la violence par compassion pour leurs enfants, les enfants de Gaza et de la Palestine. La guerre est la destruction de l’homme avant qu’elle soit la destruction des pierres et des arbres. La guerre est la destruction du futur de l’homme, du futur de nos enfants et de nos petits enfants, Au nom de ces enfants qui aspirent à un futur meilleur, nous supplions et répétons « Arrêtez la guerre et construisez la paix ».
Construire la paix est la mission et le travail de toute la société. C’est notre mission à tous. Pour cela, nous devons nous rappeler que les établissements d’enseignement, comme les écoles et les universités, sont le premier lieu où ces enfants grandissent, que ce soit en Palestine ou en Israël, en apprenant la culture de la paix et non la culture de la guerre. Nous lançons donc un appel à toutes les consciences dans le monde et nous faisons appel à tous les éducateurs et enseignants :
– de travailler à la réalisation du respect de la dignité de la personne,
– de reconnaitre les valeurs et les droits des enfants en particulier,
– de les éduquer à la paix et à la justice en défendant leurs droits et en reconnaissant les droits des autres,
Le pape Benoit XVI dans son message pour la Journée mondiale de la Paix, le 1er janvier 2012, dit :
“Je voudrais m’adresser aussi aux responsables des institutions qui ont un devoir éducatif : qu’avec un grand sens des responsabilités, ils veillent à ce que la dignité de chaque personne soit respectée et valorisée en toutes circonstances. Qu’ils aient soin que chaque jeune puisse découvrir sa propre vocation, en l’accompagnant pour faire fructifier les dons que le Seigneur lui a accordés. Qu’ils donnent aux familles l’assurance que leurs enfants puissent avoir un parcours de formation qui ne soit pas en contradiction avec leur conscience et leurs principes religieux. »
« Qui n’a pas une chose, ne peut pas la donner. » Ce qui est requis des éducateurs et des enseignants, c’est d’adopter la culture de la paix et de la vivre avec conviction. Qu’eux-mêmes travaillent à créer une culture de la paix et de la justice qui respecte les enfants et les jeunes. Qu’ils les aident à découvrir d’une manière positive leur vocation dans l’existence, leur droit de vivre une vie meilleure et digne, et qu’ils les aident à créer un avenir annonçant le bien.
Comme demande le Pape dans le même message : “Que chaque structure éducative puisse être un lieu d’ouverture au transcendant et aux autres ; un lieu de dialogue, de cohésion et d’écoute, où le jeune se sente valorisé dans ses propres potentialités et ses richesses intérieures, et apprenne à estimer vraiment ses frères. Que ce lieu puisse enseigner aussi à goûter la joie qui jaillit du fait de vivre, jour après jour, dans la charité et dans la compassion envers le prochain, et dans la participation active à la construction d’une société plus humaine et fraternelle.”
En tant que directeur général des écoles du Patriarcat latin de Jérusalem en Palestine, je lance un appel au nom de tous les enfants : que la dignité de l’homme soit respectée dans nos écoles et nos établissements éducatifs, Je demande à tous nos élèves, aux enseignants, aux directeurs et à tout le personnel de nos écoles d’être solidaires avec la Palestine en demandant d’arrêter la guerre afin de réaliser la justice et la paix et pour que chaque enfant en Terre Sainte puisse vivre en dignité, en liberté la justice et la paix et qu’il puisse jouir de ses droits légitimes et de la liberté d’expression en criant : « Non à la mort, oui à la vie. Arrêtez la guerre et construisez la paix. »
Le 18 novembre 2012
Père Faysal Hijazen
Directeur général des écoles du Patriarcat latin de Jérusalem en Palestine
Secrétaire général des écoles chrétiennes de Palestine et de Jérusalem