Présentation de la pièce : Pierre et Mohamed

PIERRE ET MOHAMED

 

Mohamed, un ami artiste, m’a dit « Je suis heureux de voir qu’il existe une pièce de théâtre comme celle-ci qui parle de fraternité, de dialogue entre les religions. Moi-même, avec ma peinture, je travaille là-dessus. Il est important que l’on soit nombreux, chacun à travers son médium, à apporter son message de paix et d’ouverture envers l’autre. ». Noureddine, quant à lui, m’a confié qu’il avait été subjugué par la musique du Hang qui l’avait fait voyager tout au long du spectacle.

Mohamed, Noureddine comme des centaines d’autres spectateurs – marocains, étudiants africains, expatriés, enfants du catéchisme ou scouts… – ont assisté à la pièce de théâtre « Pierre et Mohamed » qui a voyagé,  du 4 au 6 décembre, de l’Institut Français de Marrakech à la Cathédrale de Rabat en s’arrêtant à l’église Notre Dame de Lourdes à Casablanca grâce à Suzanne Berson,  formidable initiatrice et organisatrice de l’événement.

La pièce « Pierre et Mohamed » rend hommage à Pierre Claverie, évêque d’Oran, et Mohamed Bouchikhi, jeune algérien, qui furent assassinés ensemble le 1er août 1996.

Sur scène, Jean-Baptiste Germain épouse avec brio les rôles de Pierre et Mohamed.

Avec assurance et détermination, l’acteur fait éclater la parole de Pierre Claverie qui a œuvré au dialogue interreligieux et au vivre ensemble car, disait-il, « nul ne possède la vérité, chacun la recherche. (…). Je suis croyant, je crois qu’il y a un Dieu, mais je n’ai pas la prétention de posséder ce Dieu-là, ni par le Jésus qui me le révèle, ni par les dogmes de ma foi. On ne possède pas Dieu. On ne possède pas la vérité et j’ai besoin de la vérité des autres. ».

L’émotion s’enflamme aussi avec la sublime mélodie du Hang, prodigieux instrument, que nous a fait découvrir Francesco Agnello et à travers le message d’amitié de Pierre Claverie qui disait que « rien que pour un homme comme Mohamed, ça vaut la peine de rester dans ce pays, même au risque de sa vie. » et de Mohamed Bouchikhi qui confiait à son petit carnet « Moi aussi mon choix est fait, sans amertume et sans joie. Dieu sait bien que je ne veux pas mourir (…) mais si Pierre doit mourir, permets que je sois avec lui à ce moment là. Ce serait trop triste que Pierre, qui aime tant l’amitié, n’ait pas un ami à ses côtés. »

Bouleversante, la pièce « Pierre et Mohamed » écrite par Adrien Candiard, mise en scène par Francesco Agnello a déjà été jouée dans 70 villes en France ainsi qu’en Algérie. Aujourd’hui, nous avons été ravis de l’accueillir au Maroc et remercions Suzanne, Francesco et Jean-Baptiste.

 

Raphaële de La Fortelle