Au moment où Palestiniens et Israéliens ont repris des négociations de paix directes, nous vous invitons à lire une série de portraits illustant la vie quotidienne des Palestiniens publiée dans le journal La Croix du 31 août 2010 « La Croix ».
A Ramallah, la « bulle » des fêtards palestiniens
” La piste du Snowbar pulse au rythme des lumières disco. De jeunes Palestiniennes en tenue légère se déhanchent au son d’Amr Diab, un chanteur à minettes égyptien. Accoudés au large comptoir, les garçons éclusent leur Taybeh, la bière locale palestinienne. La scène, à quelques encablures du mausolée de Yasser Arafat et du siège de la présidence, est à mille lieux des images de violence généralement associées aux Territoires palestiniens.
Cette discothèque en plein air est un rendez-vous incontournable des nuits de Ramallah. Il n’est pas le seul. Depuis le début de l’été, une foule de nouveaux endroits ont ouvert, portés par une fièvre consumériste et une économie qui repart enfin : + 8 % de croissance en Cisjordanie pour l’année 2009. « Ces derniers mois, cinq ou six nouveaux bars ont ouvert leurs portes. Ça pousse comme des champignons, constate Amin Maruf, le patron du Snowbar. Ramallah est le siège des ministères et des ONG internationales. Il y a de l’argent, beaucoup d’étrangers. Les gens veulent s’amuser…. »
De Ramallah à Jéricho, le facteur reprend sa tournée
“Le premier ministre palestinien a lancé la modernisation de la poste, symbole de souveraineté du futur État palestinien
Un coup de klaxon, quelques salamalecs, une signature et il repart. Chaque matin, la tournée d’Ahmed Khatib l’emmène dans les villages autour de Ramallah et jusqu’à Jéricho. Au volant de sa fourgonnette grise, le facteur palestinien parcourt les petites routes cabossées le long des paysages vallonnés et des « patelins à chèvres » de Cisjordanie. Facteur sous occupation, le fonctionnaire grisonnant doit composer avec le réseau de barrages militaires israéliens qui parsèment le territoire…”
Le village palestinien de Burin subit les colons de Yitzhar
“Sur les collines de Naplouse, la colonie israélienne de Yitzhar se développe au détriment du village palestinien de Burin
Son vin est sa fierté. Virevoltant dans la cave de son vignoble, Ariel Benchetrit remplit généreusement le verre des visiteurs. Ce juif religieux coiffé d’une kippa, le visage encadré de grandes mèches bouclées et d’une barbe cultive ses sept hectares de vignes selon les préceptes de la Torah. Le vin est strictement casher et Ariel respecte la shmita, l’année de jachère tous les sept ans. « C’est pour cela que la vigne donne de beaux fruits, assure-t-il. Cette terre est un don de Dieu au peuple juif. Nous l’avons reçu pour accomplir la Torah. …»